Déconfinement 2 en 3 phases: La culture redevient «essentielle» , les librairies, disquaires, bibliothèques et galeries d’art pourront rouvrir dès samedi 28.11

La culture est essentielle à notre vie. » Après avoir os­tensiblement ignoré le monde culturel dans sa précédente allocution sur le re­ confinement, ce qui lui avait été vivement reproché par les profes­sionnels, Emmanuel Macron a pris soin, mardi 24 novembre, de ne pas commettre la même er­reur. « Nous soutenons tous les acteurs de la culture, à qui, je le sais, nous avons tant demandé, mais qui ont tenu, créé, innové, su trou­ver de nouveaux publics dans ce contexte si difficile. Nous avons be­ soin d’eux », a notamment vanté le chef de l’Etat dans son discours du 24 novembre.

Allocution du président E.Macron mardi 24 novembre sur les chaines de France télévision

Ces derniers jours, plusieurs pétitions et lettres ouvertes lui avaient été adressés par le monde du spectacle pour ré­ clamer la réouverture des lieux culturels, meurtris d’être considé­rés comme « non essentiels ». Désireux de donner des gages à un secteur qu’il dit chérir, le prési­ dent de la République a annoncé que les librairies, les disquaires, les bibliothèques et les galeries d’art pourront rouvrir leurs portes sa­ medi 28 novembre, comme les autres commerces.

LES MUSÉES, LES MONUMENTS, LES SALLES DE SPECTACLE ET DE CINÉMA DEVRONT ATTENDRE LE 15 DÉCEMBRE :

Les musées, les monuments, les salles de spec­ tacle et de cinéma devront, eux, at­ tendre le 15 décembre pour pou­ voir de nouveau accueillir du pu­ blic. Et ce, seulement si l’épidémie continue de décroître, « autour de 5 000 contaminations quotidien­ nes et environ 2 500 à 3 000 per­ sonnes hospitalisées en réanima­tion », a précisé M. Macron.

Malgré cette épée de Damoclès des données sanitaires, les profes­ sionnels voient dans les annonces présidentielles une lueur d’espoir. « Après sept mois de fermeture, c’est un début de soulagement », se réjouit Philippe Chapelon, délé­ gué général du Syndicat national des entrepreneurs de spectacle (SNES). « Il était vital pour nous de sauver la période des fêtes », abonde Bertrand Thamin, prési­ dent du Syndicat national des théâtres privés. Même soulage­ ment du côté des cinémas. Marc­ Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des ciné­mas français (FNCF), se félicite « des mots chaleureux que le prési­ dent a eus pour la culture ». A con­ trario, Robin Renucci, président de l’Association des centres dra­matiques nationaux, juge « gra­ vissime que le culte et les commer­ ces, c’est­à­dire la croyance et l’ar­ gent, passent avant la culture. On aurait pu recevoir le jeune public dès le 28 novembre ».

Si le couvre­feu est maintenu à partir de 21 heures au minimum jusqu’au 20 janvier, le gouverne­ ment a décidé de permettre aux spectateurs des salles de specta­ cle, de théâtre ou de cinéma de rentrer chez eux après l’heure fati­ dique, comme le réclamait la mi­ nistre de la culture Roselyne Ba­ chelot avant le deuxième confine­ ment. Le ticket horodaté servira de sésame en cas de contrôle par les forces de l’ordre. Une conces­sion importante, notamment pour les exploitants de salles de ci­ néma qui disent nécessaire de pouvoir assurer une séance en soirée s’ils veulent que la réouver­ ture soit viable économiquement.

Protocoles modifiés

«Cela ne veut pas dire que les séances peuvent se terminer à 22 heures, il s’agit seulement d’une souplesse accordée aux porteurs de ticket », précise un conseiller ministériel. Des discussions avec les professionnels devraient avoir lieu ce mercredi. « Tout n’est pas encore clair sur les modalités de l’ horodatage, et notamment les horaires des représentations, mais nous avons au moins obtenu ce qui nous avait été refusé par Bruno Le Maire et Jean Castex lors du premier couvre­feu », pointe Bertrand Thamin. De fait, le gouvernement n’en­ tend pas lâcher la bride. Les proto­ coles sanitaires dans les salles de cinéma et de spectacle seront ainsi légèrement modifiés : en plus du port du masque, l’obliga­ tion de laisser un fauteuil libre en­tre chaque groupe de spectateurs se fera dans la limite de six et non plus dix personnes. Les musées, quant à eux, ne pourront pas ac­cueillir plus d’une personne tous les 8 m2, contre 4 m2 auparavant. Même chose pour les librairies.

Pas question non plus de redémarrer les concerts debout et les festivals. « Les concerts debout sont toujours interdits et la jauge maximale dans les salles devrait rester limitée à 1 000 personnes », précise l’Elysée. La question de la limite de 5 000 personnes pour les rassemblements publics de­ vrait, elle, être précisée jeudi ma­ tin par le premier ministre. « Nous allons entamer notre dixième mois de fermeture le 15 décem­ bre », rappelle Olivier Darbois, président du Prodiss – qui re­ groupe 350 entrepreneurs de spectacles. Il souligne « l’embarras anxiogène des festivals qui prépa­ rent maintenant la programma­ tion des artistes pour l’été pro­ chain. On aimerait un cap précis pour ces réouvertures ».

Analyse par Sandrine Blanchard, Cédric Pietralunga et Nicole Vulser pour Le Monde, daté du jeudi 26 novembre 2020

https://www.lemonde.fr

UN DÉCONFINEMENT EN TROIS PHASES

A partir du 28 novembre,

les commerces et les biblio­ thèques pourront rouvrir jus­ qu’à 21 heures, en respectant un nouveau protocole sani­ taire. Les offices religieux, les services à domicile et les acti­ vités extrascolaires en exté­ rieur pourront reprendre. L’attestation de déplacement reste en vigueur mais le péri­ mètre autorisé de prome­ nade et sortie récréative est élargi à 20 kilomètres pen­ dant trois heures.

A partir du 15 décembre, l’at­testation de domicile devrait disparaître et les transports reprendre à leur rythme habi­ tuel. Un couvre­feu sera ins­ tauré de 21 heures à 7 heures sur l’ensemble du territoire, à l’exception des 24 et 31 dé­ cembre. Les activités extras­ colaires en salles devraient pouvoir reprendre. Les stations de ski devraient rester fermées encore plusieurs semaines.

Les musées et les exposi­tions pourront rouvrir, de même que les cinémas, théâ­tres et salles de spectacle.

A priori soumis au couvre­feu de 21 heures, comme les commerces, mais Emmanuel Macron a indiqué qu’« un système d’horodatage per­ mettra d’organiser les repré­ sentations en fin de journée », ce qui suggère que les specta­ teurs pourraient déroger au couvre­feu en présentant leur billet.

Jusqu’au 20 janvier, les salles de sport et les restaurants resteront fermés. Aucune date de réouverture n’a été évoquée pour les bars et les discothèques. Quant au télétravail, il reste largement encouragé « quand c’est possible », a précisé le chef de l’Etat.

En outre­mer, les mesures fe­ront l’objet d’une adaptation en fonction de l’évolution de l’épidémie et non de la situa­ tion épidémique hexagonale. Ainsi, en Martinique, en confinement depuis le 1er no­ vembre, compte tenu de l’évolution favorable des der­ niers indicateurs de suivi, un arrêté préfectoral devait per­ mettre la réouverture des commerces « non essentiels » dès mercredi 25 novembre.

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