Le 15éme Festival Terre & Lettres à La Rochelle offre 6 rencontres avec 13 romancier·e·s, mangakas, scientifiques, philosophes, créateur·rice·s de pièce de théâtre, musiciens sous le signe des nouveaux imaginaires.

Pour son 15e anniversaire, le Festival Terre & Lettres, placé sous le parrainage de la romancière Isabelle Sorente, propose un parcours de découverte encore plus riche que les années précédentes. BARTABAS est l’invité exceptionnel de la soirée d’ouverture ( jeudi 2 mai). Le Festival propose aussi 6 rencontres avec 13 romancier·e·s, mangakas, scientifiques, philosophes, créateur·rice·s de pièce de théâtre, musiciens, et une journée d’ateliers en pleine nature pour nourrir nos imaginaires dans une riche diversité d’approches pour tous les âges.

DEPLIANT-TL-2024-WEB.pdf (terre-et-lettres.org)

© Gallimard

Terre & Lettres propose une rencontre exceptionnelle avec Bartabas dont les créations constituent depuis des décennies un exemple incomparable de ce que produit de beauté et de magie une relation empathique et respectueuse avec l’animal.
Bartabas introduira la projection de sa dernière création cinématographique Les chevaux voyageurs qui met en lumière 30 ans de travail au Théâtre Zingaro. Construit à partir de la captation de 15 spectacles équestres, le film est un voyage intérieur à travers les âges et les cultures, une introspection sur le temps qui passe et la relation de chacun au monde, un tour hypnotique et fascinant dans l’esprit créatif de Bartabas.

Bartabas présentera ensuite son nouveau livre Un geste vers le bas (Gallimard), récit d’une aventure artistique sans pareille : la rencontre de la danseuse Pina Bausch et du cheval Micha Figa. En 1990, Bartabas rencontre la chorégraphe et danseuse alle-mande Pina Bausch. Une amitié entre eux se noue, et il décide de lui présenter le cheval Micha Figa – le partenaire idéal, selon lui, pour révéler la personnalité profonde de la danseuse. C’est le début d’une aventure artistique et initiatique sans pareille, qui durera plus de dix ans. Lors de ces nuits volées au gré de leurs rencontres, Pina Bausch et Micha Figa tissent un lien qui aurait dû déboucher sur un spectacle attendu. La vie en a voulu autrement. Restent les moments de grâce qui ont échappé aux projecteurs, et dont Bartabas, qui en fut l’unique témoin, nous livre ici le récit halluciné. Un geste vers le bas, hommage d’un artiste à un autre, nous entraîne dans les coulisses de la création, et raconte ce qui peut se jouer d’irrationnel et de sublime entre l’homme et l’animal.
Bartabas échangera avec le public et dédicacera son livre.

VENDREDI 3 MAI -14H00 – MASTER CLASS AUX ETUDIANT-E-S DU MASTER DE LETTRES (FLASH)

Cette rencontre montée en partenariat avec le Master dirigé par Nathalie Dufayet est réservée aux étudiant-e-s en master de lettres. Elle se déroulera à la FLASH.

Entrée libre et gratuite

6 rencontres avec 13 romancier·e·s, mangakas, scientifiques, philosophes, créateur·rice·s de pièce de théâtre, musiciens, et collégiens pour partager leurs créations et nourrir nos imaginaires dans une riche diversité d’approches.

Révélation du palmarès du Grand jeu d’écriture 2024

Restitution des ateliers d’écriture organisés avec 130 collégiens de trois collèges et animés par Anouk Bloch Henry et Quitterie Simon.

  • Collège Joliot Curie à Tonnay Charente (56 élèves de 2 classes de 6ème). Thème retenu : les Indiens d’Amérique et leur relation aux animaux, et notamment l’aide qu’ils leur apportent dans leur conflit puis la cohabitation avec les Blancs. Restitution : En dehors des textes, réalisations de totems ou de masques
  • Collège Marc Chagall de Dompierre sur Mer ( 52 élèves de 2 classes de 4ème). Thème retenu : les animaux fantastiques.  La transformation des élèves en animaux fantastiques va leur permettre d’appréhender la vie de chacun d’eux (même parfois des animaux particulièrement hideux, voire répugnants, ou agressifs) et d’avoir un regard différent, et même comprendre l’utilité de ces animaux dans notre vie. Restitution : panneaux avec textes et dessins et/ou peintures

 Collège Jean Guiton de La Rochelle (18 élèves d’une classe UPA d’élèves allophones de niveau 6ème à 3ème ) . Thème et forme : raconter, sous forme de BD de 5 à 7 feuillets, l’histoire de relation des habitants de votre village (ou votre ville) avec un animal emblématique dans laquelle il faut introduire un moment de tension pour tenir le lecteur en haleine.

Q.Simon – A. Bloch Henry

Un espace dédié au Manga accueillera le jeune public à partir de 14 heures et proposera :

  • Une exposition d‘une vingtaine de planches consacrée à deux ouvrages L’Eden des sorcières (Ki-oon) et Kushi (Dargaud)
  • Vidéo de Yumeji la dessinatrice de L’Eden des sorcières au travail
  • 2 ateliers animés par Patrick Marty (auteur) et Thibaut Lambert (Dessinateur) : modules de 1h30.

Ces ateliers proposent d’aborder les principales notions qu’il est important de maîtriser si l’on désire se lancer dans l’écriture d’un scénario de BD :

  • En introduction, l’auteur décrit le processus d’écriture, de l’idée au scénario, puis la méthode de travail entre le scénariste et le dessinateur jusqu’à l’achèvement de la BD. Questions réponses. Durée 30′.
  • Dans un deuxième temps : construction d’une fiche personnage pour un personnage principal, et deux personnages secondaires ; l’élaboration d’une structure du récit, en abordant les arches et les différentes étapes jusqu’à la continuité dialoguée, le découpage, le dessin.

Ce film de Louise Bernard et Sacha Mellinger produit par le Collectif Lucide suit neuf jeunes adultes, participant à un projet de recherche-création à l’Université de La Rochelle qui pendant plusieurs mois, ont écrit, mis en scène et joué une pièce de théâtre, dans laquelle ils imaginent leur territoire en 2040. Leur parcours reflète leurs interrogations, controverses et revendications. L’expérience suscitera chez eux tour à tour enthousiasme, anxiété, satisfaction, amertume, fierté.
Résultat, un spectacle ambitieux, qui dépeint les catastrophes climatiques et sociales en cours, et propose une société où organisations et individus ont radicalement changé leurs modes d’être pour respecter les limites planétaires et aller vers la justice sociale.
Leur histoire appelle chaque communauté à créer ses propres imaginaires et porter ses luttes sur scène. Comme d’autres avant elle, elle met en avant un moyen simple de donner la parole et d’écouter les citoyen·ne·s : le théâtre, sous toutes ses formes.

Louise Bernard – Sacha Mellinger
© DR

Corine Pelluchon, s’intéresse aux questions d’éthique appliquée, à l’éthique médicale, à la question animale, à l’écologie politique et à l’éthique de l’environnement. L’espérance qui fait suite à Éthique de la considération (Points) et Les nourritures (Points) s’adresse à tous ceux que les risques écologiques et politiques actuels plongent dans l’anxiété. Corine Pelluchon montre que la confrontation à la possibilité d’un effondrement de notre civilisation est l’occasion d’un changement ouvrant un horizon d’espérance. L’espérance n’a rien à voir avec l’optimisme qui masque la gravité de la situation et elle se distingue aussi de l’espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. Opposée au déni, l’espérance implique l’épreuve du négatif. Elle est la traversée de l’impossible. Elle est la capacité à déchiffrer dans le réel les signes d’un progrès possible et à transmettre l’énergie nécessaire à sa réalisation.  L’entretien sera conduit par Pascale Seys, philosophe et chroniqueuse radio à la RTBF.

Rencontre avec :

Jérôme Gaillardet pour La Terre habitable ou l’épopée de la zone critique (La Découverte)

Nous n’avons jamais autant parlé de la Terre. Il n’est pas un jour sans qu’elle se rappelle à nous et que s’accroisse le sentiment que nous la perdons. Mais avons-nous pris le temps de la connaître vraiment ? Comment nous y relier de manière respectueuse et durable ?
Le livre unique en son genre, écrit par Jérôme Gaillardet un géochimiste reconnu, montre que les vivants, les humains en particulier, n’habitent pas la Terre au sens du globe, mais une infime partie de celui-ci. Une zone comprise entre le ciel et les roches, discontinue, issue de la confrontation de l’énergie du soleil, qui active le cycle de l’eau, et de l’énergie tellurique, qui crée les reliefs. Ce n’est ni le sol traditionnel, ni les écosystèmes, ni les eaux souterraines ou les fleuves ; c’est tout à la fois. Altéré, tissé, ce voile est une zone critique, à découvrir pour en prendre soin et l’habiter mieux. Cette nouvelle Terre tourne, elle aussi. Elle se plie et se déplie en cycles et temporalités, au gré des transformations chimiques, physiques et biologiques.
Du fleuve Congo à l’Amazone, des Alpes à l’Himalaya, de La Réunion à la Guadeloupe, le lecteur suit les scientifiques qui auscultent la zone critique. Ceux-ci décryptent le mouvement de l’eau, pistent les flux du carbone ou des métaux, des transformations chimiques d’une seconde ou d’un million d’années… Ensemble, dans leurs observatoires instrumentés, ils inventent une science du terrestre indisciplinée, font se parler vivants et non-vivants, étapes indispensables pour concevoir une nouvelle politique de la Terre. Vertigineux.

Mathieu Farina pour La crise environnementale n’aura pas lieu (Belin)

La biodiversité s’érode, les écosystèmes disparaissent, le climat se dérègle mais nous ne réagissons pas… Comme la princesse troyenne Cassandre, la commu-nauté scientifique annonce une crise majeure sans être réellement entendue.
Plutôt que de déplorer notre inaction, Mathieu Farina en explore les causes. Il montre que nos histoires collectives et individuelles ont façonné notre rapport à la nature, nos émotions et nos comportements à son égard. En bousculant nos représentations erronées et en présentant les savoirs scientifiques actuels sur le fonctionnement de la nature, il nous invite à reconsidérer nos certitudes.
Cette prise de conscience de nos rouages psychologiques est une clé pour agir enfin et préserver une planète vivante et habitable.

La création de nouveaux récits passe par l’ouverture de la musique à d’autres disciplines artistiques, culturelles et scientifiques.

Subtil mélange de rap et de chanson, Demain est annulé est un spectacle hybride, engagé, conscient, au carrefour de la musique, du théâtre et de la conférence dont l’objectif est de sensibiliser le public aux grands enjeux de la transition écologique.

Rencontre avec :

Clara Arnaud pour Et vous passerez comme des vents fous (Actes sud)

Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation.
Sur les hauteurs, les deux trentenaires se croisent de loin en loin, totalement dévoués à leurs missions respectives. Mais bientôt les attaques d’une ourse les confrontent à leurs failles. Les audaces de la bête ravivent les peurs archaïques, révélant la crise du pastoralisme et cristallisant des visions irréconciliables de la montagne : elle devient l’ennemie à abattre.
Dans cette vallée où jadis le dressage des ours était une tradition, la réintroduction du plantigrade exacerbe les tensions. L’histoire de Jules, jeune saltimbanque parti faire fortune à New York avec son animal, à l’orée du XXe siècle, scande le récit principal et résonne puissamment avec le présent.
Interrogeant notre rapport au sauvage, Clara Arnaud offre une plongée saisissante, minutieusement documentée, dans la vie pastorale moderne. Elle signe un roman sensuel, immersif et tellurique, célébrant la beauté de la montagne sans taire sa violence.

Marco Martella pour Les fruits du Myrobolan (Actes Sud)

« Je posai ma cigarette sur le parapet du pont et m’approchai de l’arbre. Je cueillis un fruit et je le portai à ma bouche, méfiant, comme c’est souvent le cas quand on mange un fruit poussant spontanément dans la nature. Je ne peux pas dire que sa saveur un peu âcre me plut. Il fallut que j’en mange un autre, puis encore un autre avant de comprendre : le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier. »
Marco Martella, écrivain et jardinier d’origine italienne, est membre du conseil scientifique de l’Institut européen des jardins et paysages. Depuis 2010, il dirige la revue Jardins (éditions des Pommes sauvages). Chez Actes Sud ont paru, sous son nom ou sous hétéronymes, Le Jardin perdu (2011), Jardins en temps de guerre (2014) et Fleurs (2021).

Rencontre avec :

Lauren Bastide pour Courir l’escargot (JC Lattès Bestial)

Fascinée par un animal dont la lenteur défie notre époque, Lauren Bastide part sur ses traces. Elle laisse l’escargot questionner nos vies trop rapides, notre monde en ébullition. Car le gastéropode, vieux de 600 millions d’années, a des choses à nous apprendre… Dans ce journal d’écriture poétique et étincelant, il devient le guide d’un voyage dans la mémoire, symbole de résilience et de guérison des traumatismes. Ne dit-on pas de l’escargot qu’il a le pouvoir de glisser sans blessure sur le tranchant d’une lame ?

Taous Merakchi pour Le Paon (JC Lattès Bestial)

Taous Merakchi cherche Taous, le paon, dans la mythologie grecque, dans la religion yézidie, dans l’hindouisme, nous entraînant au cœur des légendes, par-tout où se trouve cet oiseau fascinant dont l’apparence contraste tant avec le cri. Ainsi un portrait du paon se dessine peu à peu, la fois mystique et ringard, banal et exceptionnel, majestueux et criard, autant d’ambivalences qui renvoient Taous, l’autrice, à ses propres contradictions et à son identité de femme d’origine kabyle, qu’elle a commencé par cacher sous le pseudonyme de Jack Parker.
Voyage à travers les mythes, déclaration d’amour aux origines, ce récit est ce-lui d’une identité retrouvée.

Frédéric Joignot pour Zoographie (Maurice Nadeau)

Autant appeler tout de suite un chat un chat, ce livre est un roman autobiographique contant des rencontres de toutes sortes avec quantité d’animaux, poules, coqs, araignées, chiens-loups, chevaux, brebis, chats, merles, mouettes, agneaux, truites, et même escargots : une zoographie – du grec « zôion » (animal) et de « graphô » (écrire).
Première du genre, chacun d’entre nous pourrait raconter la sienne, évoquer comment, minuscules, magnifiques, amicaux, effrayants, succulents, ils nous ont bouleversés, fascinés, séduits, parasités, terrifiés, rendus malades, nourris, fait philosopher, eux, les animaux, les non-humains, les familiers différents, les étrangers à demeure, nos compagnons et nos ennemis de l’intérieur, les héros de nos mythologies, nos anciens dieux et nos souffre-douleur – les animaux qui disparaissent aujourd’hui de plus en plus rapidement et sûrement de la surface de la Terre…

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