L’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, en poste au tout début de la pandémie de Covid-19 en 2020, va publier le journal qu’elle a tenu à l’époque et dans lequel elle entend « révéler des instants de notre histoire commune, l’envers du décor, les pièces manquantes du puzzle, celles détenues par la responsable politique que j’étais ». A paraître le 27 septembre chez Flammarion. J’espère que ce journal pourra éclairer le récit national, avec ses succès et ses échecs, et aider à un retour d’expérience collectif » a t elle déclaré.
Agnès Buzin avait démissionné de son poste de ministre de Santé pour se lancer à l’assaut de la mairie de Paris. L’autrice de l’ouvrage, Agnès Buzin, a occupé le poste de ministre de la Santé entre mai 2017 et le 16 février 2020, date à laquelle elle a été propulsée candidate à la mairie de Paris, à la place Benjamin Griveaux, contraint de renoncer à la campagne à la suite de la mise en ligne d’une vidéo intime. Et ce, alors que l’épidémie de Covid explosait.
« Ce récit intime et précis offre un éclairage inédit sur cette crise sans précédent qui a bouleversé des millions de Français. Il permettra aux lecteurs de plonger dans les défis, les décisions difficiles et les événements marquants qui ont façonné cette période », explique Flammarion dans la présentation de l’ouvrage.
Mais surtout, l’ancienne ministre semble vouloir justifier, avec ce journal, ses actions pendant cette période pré-confinement. Pour rappel, Agnès Buzyn a été mise en examen le 10 septembre 2021 par la Cour de justice de la République pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison de sa gestion de l’épidémie de Covid-19. La Cour de cassation a toutefois annulé sa mise en examen en janvier 2023 et elle est désormais placée sous le statut de témoin assisté dans une enquête sur une « abstention volontaire de combattre un sinistre », comme l’a été en octobre 2022 l’ex-Premier ministre Edouard Philippe.
Révéler « l’envers du décor »
Médecin de profession, Agnès Buzyn a toujours clamé qu’elle avait pris très tôt la mesure de la gravité du coronavirus détecté à Wuhan en décembre 2019 où elle a été parce qu’elle a accompagné l’équipe française lors de sa création. Et par conséquent qu’il ne peut rien lui être reproché par la justice.
« Je veux révéler des instants de notre histoire commune, l’envers du décor, les pièces manquantes du puzzle, celles détenues par la responsable politique que j’étais. J’espère que ce journal pourra éclairer le récit national, avec ses succès et ses échecs, et aider à un retour d’expérience collectif », dit l’ex-ministre de la Santé, citée par son éditeur.
Elle avait confié son désarroi au journal Le Monde, le 17 mars 2020 et souligné avoir prévenu dès janvier, Edouard Philippe et Emmanuel Macron, de la dangerosité de l’épidémie : « quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting (des municipales à Paris NDRL). J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. » Des déclarations ont provoqué un immense malaise au coeur de la macronie. Agnès Buzyn n’avait-elle pas déclaré, le 24 janvier, que « les risques de propagation du coronavirus sont très faibles » ?
Source: La Tribune du 28 aout 2023
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ApprofonLire avec LaTribune et l’AFP