Interview de Bertrand Piccard et la croissance verte: « On n’arrivera à rien en opposant un nouveau monde à un ancien monde ».

Interview de Bertrand Piccard et la croissance verte: “On n’arrivera à rien en opposant un nouveau monde à un ancien monde”

Le président de la fondation Solar Impulse ouvre à tous un portefeuille de 1.000 solutions technologiques, opérationnelles, attractives et rentables pour une croissance respectueuse de l’environnement. Il présente au quotidien Les Echos sa stratégie et son approche fondée sur « des milliers de petits pas au lieu d’une pensée pieuse ». Interview 

Interview de Bertrand Piccard et la croissance verte: On n'arrivera à rien en opposant un nouveau monde à un ancien monde
Bertrand Piccard pendant la COP 24 le 9 décembre 2018 en Pologne. Crédit : CTK/Grzegorz Klatka/CTK via AP Images/SIPA

Comment pensez-vous convaincre et générer un engouement pour ces nouvelles technologies ?

Explorateur en série, psychiatre et ambassadeur des technologies propres, comme il se présente lui-même, le président de la fondation Solar Impulse s’est lancé un nouveau défi il y a cinq ans lors de la Cop 22 de Marrakech. Après un tour du monde en montgolfière, et un autre encore à bord de l’avion à propulsion solaire Solar Impulse, le Suisse Bertrand Piccard s’est attelé à un projet ultra-concret : constituer un portefeuille de 1.000 solutions technologiques opérationnelles, économiquement attractives et financièrement pérennes pour le mettre à disposition de tous et encourager ainsi la protection de l’environnement. Cette plateforme sera en ligne d’ici la COP 26 en novembre. Labellisées par des experts indépendants et bénévoles (voir encadré), ces innovations permettent d’encourager des productions et des consommations propres dans tous les domaines : énergie, industrie, agriculture, numérique… La fondation Solar Impulse a identifié de véritables pépites dont les croissances sont parfois déjà très impressionnantes, comme celle d’Akuo, licorne française spécialiste des énergies renouvelables. Arrivé au terme de son projet, le président de Solar Impulse en dévoile la teneur et les ambitions pour Les Echos Planète.

Qu’annoncez-vous aujourd’hui ?

Nous annonçons l’aboutissement de cinq ans de travail et notre plus grand succès depuis l’atterrissage de Solar Impulse. Ce tour du monde en avion avait une portée symbolique pour montrer ce que l’on peut faire avec les énergies renouvelables et les faire adopter par l’industrie et la finance. L’identification et la labellisation de 1.000 solutions innovantes ont été aussi une véritable aventure avec un objectif : prouver que la protection de l’environnement peut être financièrement rentable et créatrice d’emplois.

Comment avez-vous sélectionné ces solutions ?

Pendant ces cinq années, nous sommes allés chercher des solutions dans des start-up, des laboratoires de recherche, parfois aussi dans des grandes entreprises. Un travail de titan consistant à identifier tout ce qui existe, à trier, catégoriser, expertiser et labelliser pour mettre à disposition. Trois critères devaient systématiquement être remplis.

D’abord, la crédibilité de la solution. Elle doit fonctionner dès aujourd’hui ou être déjà sur le marché. Nous ne nous intéressons pas à de vagues idées utopiques. Ensuite, l’approche environnementale. Les innovations doivent être meilleures que tout ce qui existe déjà dans leurs domaines respectifs en matière d’émissions de CO2, d’exploitation de ressources naturelles. Elles doivent être plus efficientes, plus propres et permettre de réduire l’emprise sur la planète. Enfin, elles doivent être financièrement rentables non seulement pour l’entreprise qui produit, mais aussi pour le client qui doit y trouver un avantage commercial. La plupart du temps, il s’agit d’inventions et il n’y a donc pas de concurrence sur ces marchés.

Notre centre de gravité est incontestablement européen même si l’élargissement géographique est au programme. Actuellement, la majorité des solutions sont européennes, dont 320 françaises.

Source:

Par Françoise Blind Kempinski pour Les Echos Planète

Publié le 13/04 /2021

Bertrand Piccard : «On n’arrivera à rien en opposant un nouveau monde à un ancien monde»

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