En valeur, le marché de l’occasion a pesé 350 millions d’euros en 2022, selon une étude réalisée par la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia) et le ministère de la Culture. Les gagnants ne sont pas les acteurs les plus attendus.
En 2022, le marché du livre d’occasion s’est élevé à 80 millions d’exemplaires vendus en France.
Par Nicolas Richaud, Publié le 21 avr. 2023
Ce sont des chiffres sur lesquels le secteur français de l’édition phosphore et pronostique depuis de longues années. Le voilà désormais fixé. En 2022, le marché du livre de l’occasion s’est élevé à 80 millions d’exemplaires vendus – soit un bond de 30 % sur cinq ans -, tandis que 320 millions d’ouvrages neufs ont trouvé preneur sur la même période l’an passé, selon une étude réalisée par la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (Sofia) et le ministère de la Culture.
En clair, un livre vendu sur cinq provient désormais du marché de l’occasion. En 2014, ce ratio était d’un pour huit. En valeur, le marché de l’occasion a pesé 350 millions d’euros l’an passé, un record et un niveau en hausse de près de 50 % par rapport à 2017. Ce qui représente près de 10 % du marché du neuf qui tutoie ses sommets historiques à près de 3,6 milliards, mais plafonne depuis dix-huit mois.
Le livre d’occasion n’a jamais autant eu le vent en poupe. Le 21 avril dernier, lors du Festival du Livre de Paris, la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA**) et le ministère de la Culture ont dévoilé les premiers résultats d’une étude de grande ampleur sur le marché du livre d’occasion.
Selon cette étude, environ 80 millions de livres d’occasion ont été achetés en 2022, ce qui représente 20 % du marché global, soit un livre vendu sur cinq, et une augmentation de 38 % en cinq ans. Ces 80 millions de livres ont été consommés par 9 millions de personnes (+11 % en cinq ans), pour un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros, soit 9 % du marché de l’édition.
Cette étude confirme la forte croissance du marché du livre d’occasion ces dernières années. Il attire les acheteur(ses) pour différentes raisons, d’abord écologique, mais surtout économique : l’étude de la SOFIA et du ministère de la Culture indique que 76 % des acheteur·ses de livres d’occasion le font pour cette raison.
De plus, les points de vente du livre d’occasion se multiplient. Le principal canal d’approvisionnement, sans surprise, est Internet (60 %), avec des sites comme Vinted et Leboncoin, suivi des brocantes et des librairies. Quatre Français(es) sur dix indiquent revendre leur livre pour se faire un peu d’argent.
**Source: SOFIA, la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit (SOFIA)
Etude sur le livre d’occasion : les résultats – Sofia (la-sofia.org)
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