Benjamin Olivennes: « L’art contemporain ne se donne plus la beauté pour destination »

GRAND ENTRETIEN – Dans L’ Autre Art contemporain (Grasset), un essai passionné, en forme de contre-histoire de l’art et de manuel de résistance au conformisme, le jeune agrégé de philosophie déconstruit les fausses valeurs pour mieux célébrer les vrais artistes. Une lecture indispensable à l’heure où les musées sont fermés…

Benjamin Olivennes: « L’art contemporain ne se donne plus la beauté pour destination »
Benjamin Olivennes. FRANCK FERVILLE pour le Figaro Magazine

LE FIGARO MAGAZINE. – Ne vous y trompez pas, personne ne trouve aucun intérêt à Jeff Koons. Personne.» Ainsi commence drôlement votre livre. Pourquoi n’aimez-vous pas Jeff Koons?

Benjamin OLIVENNES. – Ce n’est pas tellement que je ne l’aime pas, non plus que les Hirst, McCarthy, Cattelan ou leurs équivalents français. Les objets qu’ils produisent me sont complètement indifférents. Ce que je n’aime pas, en revanche, c’est que ces non-œuvres soient portées aux nues aussi bien par le marché mondial que par les institutions publiques et les musées ; alors que dans le même temps de grands artistes vivants demeurent méconnus.

Comment expliquez-vous que ce que vous qualifiez d’«imposture» se vende si cher?

Il y a une première raison qui est le traumatisme des avant-gardes de la fin du XIXe siècle, et des grands «loupés» de la critique. Comme les bourgeois d’hier, dit-on, ont ri des impressionnistes ou de Van Gogh, on ne veut surtout pas refaire cette erreur aujourd’hui, donc on sanctifie […]

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Benjamin Olivennes: « L’art contemporain ne se donne plus la beauté pour destination »

L’Autre Art contemporain, de Benjamin Olivennes, paru le 20 janvier 2021 aux Editions Grasset

« Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s’adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l’art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l’histoire de l’art  : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l’œuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d’exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s’est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd’hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud.
Cet essai présente cette autre histoire de l’art, dont l’existence infirme le discours, le mythe … et le marché de l’art contemporain. Cette histoire s’est prolongée secrètement jusqu’à nous  : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d’un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l’art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d’être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l’art français. »

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