A VENDRE : Aldebaran, pionnier de la robotique domestique, annonce sa recherche d’un partenaire alors qu’une étude Américaine révèle que 3 milliards de robots humanoïdes seront en service en 2060.

Selon une étude de la Bank of America, 1 million de robots humanoïdes seront en service en 2030 et…6 milliards d’ici 2060. Cette révélation par ActuIA montre combien ce marché mondial répond à de nouveaux besoins face aux emplois d’aide à la personne non pourvus et au vieillissement des populations. Tandis que les pionniers du secteur, comme le français ALDEBARAN, sont confrontés à leur taille critique pour s’adapter à la maturité des marchés. Lire l’interview Exclusive** et l’analyse parue cette semaine sur ActuIA***

La responsable R&D d’Aldebaran à Lyon avec Romeo


Aldebaran, un des pionniers des robots humanoïdes, se voit contraint de supprimer près de la moitié de ses effectifs

Marie-Claude Benoit pour le magazine ActuIA , le 11 mars 2025

Créée en 2005 par Bruno Maisonnier, Aldebaran s’est fait rapidement connaître avec son petit robot humanoïde emblématique NAO. Cependant, malgré son potentiel technologique, l’entreprise qui a connu des difficultés financières majeures, remettant en question la viabilité de son modèle économique, traverse actuellement une période très difficile. Alors qu’elle a été placée en redressement judiciaire le mois dernier, elle envisagerait de se séparer de près de la moitié de ses employés dans l’espoir de retrouver un nouvel investisseur.

Dès ses débuts, Aldebaran s’est imposée comme une référence mondiale en robotique humanoïde. NAO, son premier robot, a séduit les laboratoires de recherche et les établissements scolaires du monde entier : plus de 19 000 unités ont été vendues à ce jour. En 2012, l’acquisition par SoftBank a marqué un tournant, offrant à l’entreprise les ressources nécessaires pour développer Pepper, un robot interactif capable d’iden­ti­fier les vi­sages et les émo­tions hu­maines, que l’on re­trouve dans des halls d’ac­cueil, des es­paces de vente et des mu­sées. En 2016, Aldebaran a été intégrée à SoftBank Robotics, un changement qui a entraîné une perte de direction stratégique et un repositionnement qui s’est avéré complexe.

Malgré un engouement initial, les robots d’Aldebaran ont peiné à trouver une adoption massive.
Le marché des robots de service, encore émergent, n’a pas généré les volumes de ventes escomptés. En 2021, SoftBank a suspendu la production de Pepper et réduit les investissements dans la robotique, signalant un recul stratégique.
En 2022, il a cédé Aldebaran au groupe allemand United Robotics Group, qui a tenté de relancer son activité en repositionnant les produits existants et en lançant le robot Plato, destiné à l’hôtellerie et la restauration. Toutefois, les défis financiers ont persisté : alors qu’entre 2019 et 2022, Aldebaran a accumulé un déficit net de 156 millions d’euro, en 2023, il a enregistré une perte d’exploitation de 26 millions d’euros. En août 2024, son actionnaire et dis­tri­bu­teur al­le­mand a décidé de ne plus le financer, préférant se re­cen­tre­r sur la dis­tri­bu­tion d’une nou­velle gamme de pro­duits en pro­ve­nance de Chine, le laissant sans ressources suffisantes pour poursuivre ses activités.

En janvier 2025, une procédure de sauvegarde a été initiée, suivie d’un redressement judiciaire le mois dernier. L’entreprise, qui revendique plus de 40 000 robots vendus et a dû se séparer de la moitié de ses effectifs lors de son acquisition en 2022, est à la recherche d’un nouveau repreneur. Un nouveau plan social pourrait voir la suppression de près de la moitié des 165 emplois conservés. Malgré ces défis, Aldebaran reste fidèle à sa vision : concevoir des robots qui améliorent la vie des gens et répondent à des besoins réels. L’entreprise continue de croire en son potentiel pour transformer des secteurs clés comme l’éducation et la santé, tout en explorant de nouvelles opportunités d’innovation.

Source: Marie-Claude Benoit pour ActuIA

** LIRE aussi l’interview Exclusive de la responsable R&D d’ALDEBARAN sur Domoclick.com

https://www.domoclick.com/securiser-l-autonomie/exclusif-romeo-le-robot-humanoide-capable-dapprendre-mise-sur-la-robotique-de-services-un-grand-pas-de-lusine-a-la-cuisine/

Une étude récente de Bank of America prévoit que les ventes annuelles mondiales de ces IA incarnées atteindront 1 million d’unités d’ici 2030, avec une projection à 3 milliards de robots en service à l’horizon 2060, dont une majorité dans les foyers.

Alors que les premiers robots humanoïdes ont commencé à être déployés dans différents secteurs, une étude récente de Bank of America prévoit une expansion spectaculaire du marché. Ses analystes estiment que les ventes annuelles mondiales de ces IA incarnées atteindront 1 million d’unités d’ici 2030, avec une projection 3 milliards de robots en service à l’horizon 2060, dont une majorité dans les foyers.
C’est sous fond de concurrence sino-américaine que le développement de ces robots augmentés d’IA va s’accélérer. La Chine, à l’avant-garde dans le déploiement de robots de service dans les aéroports, les hôtels, les centres commerciaux et les restaurants mise depuis 2023 sur une production de masse, entendant devenir le leader mondial de ce domaine, ambition réitérée récemment lors du Conseil des ministres.

Boston Dynamics, Agility Robotics et Tesla dominent le marché américain. Atlas, le robot humanoïde du 1er est en phase d’essais dans les usines de Hyundai Motor Group, Digit, celui d’Agility, est déployé par Amazon pour des tâches logistiques. Tesla a, quant à lui, présenté en octobre dernier la 3ème version d’Optimus qu’il teste dans ses propres usines, envisageant le début de la production de masse en 2026. (Notons qu’ Aldebaran, emblématique pionnier d’origine française de la robotique humanoïde se trouve quant à lui dans une situation extrêmement difficile, à la recherche d’un repreneur).
Selon les analystes de Bank of America, cette croissance fulgurante sera favorisée par une baisse significative des coûts de production, passant de 35 000 dollars par unité en 2025 à environ 17 000 dollars d’ici 2030. Un coût qui se rapprochera de celui du modèle G1 (16 000 dollars) présenté par le chinois Unitree au CES 2025.

Ils estiment que 65 % de ces robots polyvalents seront utilisés dans des environnements domestiques, 32 % dans le secteur des services, et 3 % dans l’industrie. Cette répartition montre un basculement des usages vers des fonctions d’assistance à la personne et d’automatisation des tâches quotidiennes, plutôt que vers l’industrie manufacturière, traditionnellement dominée par des robots non humanoïdes utilisés pour des tâches spécifiques.

Les moteurs de cette accélération fulgurante

Parmi les facteurs clés de cette adoption massive, plusieurs tendances technologiques et sociétales se dessinent :
L’IA et l’apprentissage automatique : les progrès en vision par ordinateur, en reconnaissance vocale et en capacités d’adaptation permettent aux humanoïdes de s’insérer dans des interactions complexes ; La miniaturisation et la baisse des coûts des composants : l’accessibilité des capteurs avancés et des matériaux robotiques réduit le prix de fabrication ;

Le vieillissement de la population et la pénurie de main-d’œuvre : de nombreux pays, à l’instar du Japon, anticipent un besoin croissant d’assistance pour les personnes âgées et d’automatisation dans des secteurs en tension.
Les analystes soulignent particulièrement les investissements massifs de Tesla, Met et Nvidia dans ce secteur. OpenAI, de son côté, est l’un des premiers à avoir investi dans Physical Intelligence, une jeune start-up basée à San Francisco qui développe un modèle d’IA polyvalent, capable de piloter divers robots et dispositifs physiques pour des applications multiples. Il a également collaboré jusqu’en février dernier avec Figure AI, une entreprise spécialisée dans les robots humanoïdes.
L’intégration à grande échelle des robots humanoïdes pourrait remodeler le monde du travail. Elle pourrait être une solution aux déficits de main-d’œuvre mais interroge également sur le risque de déplacements massifs d’emplois. Cette adoption massive pose la question de leur intégration éthique et sociale. Et vous, seriez-vous prêt à cohabiter avec un robot humanoïde ?

*** Source : ActuIA

https://www.actuia.com/actualite/selon-une-etude-de-la-bank-of-america-3-milliards-de-robots-humanoides-seront-en-service-en-2060/?mc_cid=607748a14d&mc_eid=6d5c4a9d85

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