Recréer l’espoir à Aix: Pourquoi les Rencontres économiques d’Aix balisent un avenir optimiste?

Alors que le quotidien La Provence titrait « L’état de siège » dans son édition du dimanche 2 juillet , la semaine suivante ,le 7 s’ouvrait les 23es Rencontres économiques d’Aix dans un climat d’optimisme avec de nombreux grands patrons mais aussi la Première ministre, le ministre de l’Economie et la présidente de la Banque centrale européenne. Réponses de ce climat d’espoir avec cette interview de l’économiste Jean-Hervé Lorenzi , Toulonnais d’origine, qui a présidé du 7 au 9 juillet ce rendez-vous hautement stratégique sur l’avenir de la france. Entretien pour Nice-Matin** par Marie-Cécile Bérenger publié le 06/07/2023.

Depuis plus de vingt ans, les Rencontres économiques d’Aix sont le rendez-vous de réflexion et de débat. La thématique de cette édition: recréer l’espoir. Un rendez-vous désormais bien ancré dans le paysage économique français. Depuis Aix-en-Provence, plus de 360 intervenants dont de nombreux économistes et chefs d’entreprise débattront ce week-end sur le thème « Recréer l’espoir » sous la houlette de l’économiste Jean-Hervé Lorenzi.

Chaque année, vous faites des recommandations, sont-elles suivies d’effet?

-Jean-Hervé Lorenzi: La première année, nous faisions rire car il y avait seulement 25 économistes qui écoutaient nos conclusions! Et puis il y a eu deux moments clés : l’idée du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) a été développée lors des Rencontres d’Aix. Tout comme la transformation de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière) qu’Edouard Philippe ne voulait pas réaliser tout de suite mais que Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a décidé d’accélérer lors des Rencontres. Mais en France, les politiques n’aiment pas trop écouter les économistes.

Pourquoi ?

– Les présidents viennent souvent de l’Inspection des finances, comme Giscard et Macron qui considèrent qu’ils n’ont pas besoin de conseils et sont des génies. Pour Mitterrand, l’économie était un art secondaire. Pierre Mauroy, son Premier ministre, lui avait conseillé de dévaluer le franc dès son élection – ce qu’il aurait fallu faire –, et Mitterrand n’a pas voulu débuter un mandat par une dévaluation.

Cette année vous allez publier un manifeste. Qu’est-ce qui change?

Toutes les parties prenantes, nos 125 partenaires, les membres du Cercle des Economistes [à l’initiative des Rencontres, ndlr], la centaine d’intervenants extérieurs seront associés. Il y aura des engagements forts. Comme faire en sorte que d’ici cinq ans, il n’y ait plus de jeunes désocialisés dans le pays. C’est toute la société qui peut y parvenir, il ne s’agit pas de donner des conseils au gouvernement. Notre destin est collectif. L’objectif est aussi, par conséquent, de passer de 500.000 à un million de visiteurs.

Cette édition s’inscrit dans un contexte de forte inflation et de remontée des taux par les banques centrales. Est-ce inquiétant?

-L’inflation de 6% est très liée à des phénomènes énergétiques et de sortie de la crise de la Covid. Il ne s’agit pas d’une inflation sous-jacente de course-poursuite entre les prix et les salaires. On est plutôt dans un choc pandémique, géographique et climatique mais pour les gens de ma génération, 5 à 6% d’inflation, ce n’est pas la fin du monde. Le problème n’est pas que les taux atteignent 4% mais combien de temps ils vont y rester. Car l’inflation, elle, redescendra. Il ne faudrait pas que nos banquiers centraux s’enflamment et que l’on se retrouve dans une situation similaire à juillet 2008 où, avec la hausse des taux, nous entrions dans une crise.

Nous sortons aussi d’une crise sociale, avec la réforme des retraites…
Il ne fallait pas la présenter comme ça, en ciblant l’âge de départ à 64 ans. Si le gouvernement avait évoqué le nombre de trimestres requis, cela aurait été différent. J’avais travaillé sur la première réforme qui avait été incompréhensible et la seconde est inaudible. La question centrale est comment on augmente le taux d’activité des plus de 60 ans. Nous sommes le seul pays développé où les deux tiers des plus de 60 ans ne travaillent plus…

La plupart des syndicats seront présents cette année?
Oui car vous ne pouvez pas obtenir d’évolution de la société si vous ne faites pas parler tout le monde. La seule exception que nous faisons aux Rencontres est celle du Rassemblement national mais cela fait débat et il n’est pas évident qu’elle demeure. On ne peut pas exclure 3 % des Français.

** Source: NICE MATIN

Site officiel des Rencontres économiques d’Aix , bio de M LORENZI
https://www.lesrencontreseconomiques.fr/2021/intervenants/jean-herve-lorenzi/

LA PAROLE AUX 18-28 ans (en 2021):
https://www.lesrencontreseconomiques.fr/2021/la-parole-aux-18-28/resultats/
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