
Plus de 50 pays, 14 000 startups, 350 entreprises et organisations, le tout réunis au Parc des Exposition de la Porte de Versailles. Une petite bulle privilégiée pour les startupers véritable fer de lance du salon. Que ce soit sous la bannière d’un pays, d’une entreprise ou d’une organisation, chacune d’entre elles a tenté de se démarquer dans ce mélange de curieux, investisseurs et… autres startupers. La VivaTech 2025 s’est imposé comme le rendez vous incontournable des nouvelles technologies cette année, à commencer par l’IA.
IA superstar
Robots humanoïdes qui court, Réalité Virtuelle et startups en tout genre avaient fait le show, mais c’est bien l’Intelligence Artificielle qui a polarisé l’attention des visiteurs. RH, formation, médecine, tous les secteurs sont touchés par cette nouvelle technologie.
Aucuns pavillons n’étaient venus sans son innovation basée sur l’IA. La Région Sud était allée jusqu’à se nommer « Terre d’IA ». C’est pourtant le Canada qui a ébloui cette année, au point de le nommer « Pays de l’Année ». Il faut dire qu’avec plus de cent start-ups basées sur l’Intelligence Artificielle, la délégation canadienne avait fait des émules.
La France n’était pas en reste. Deux startups en particulier ont retenu notre attention : ancien. IA et Skribi.
Quand la Tech française innove
La première permet de reconstituer d’ancienne photos, la seconde, de transcrire les parcours de vie en livres. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec leurs fondateurs respectifs.
Yanis Ayari est ingénieur en Intelligence Artificielle. En plus de l’entreprenariat il tient une chaine de vulgarisation des nouvelles technologiques sur Youtube (Defend Intelligence).
Pourquoi travailler dans l’IA ? On vit un moment absolument incroyable. C’est-à-dire que toutes les semaines il y’a de nouvelles choses qui sortent, toutes les semaines on trouve des cas d’usages qui n’ont pas été résolu avant et de manière plus rapide. Ce qu’on présente sur ancien.ia c’est une IA pour restaurer une photo. Avant pour restaurer une photo il fallait à peu près trois jours et 30 et 150 milles euros par photo. Nous ça coûte moins d’un euro, et on le fait en moins de cinq secondes. On est des milliers de fois plus rapide et des centaines de fois moins cher. Ce sont ces technologies de rupture qui font en sorte que l’IA se positionne comme une technologie qui va très vite, et une technologie qui va révolutionner des secteurs entiers absolument cruciaux.
Pourquoi le Sud ? J’ai passé pas mal de temps à Paris et à San Francisco. Je suis de Marseille à la base. Quand je suis rentré de San Francisco, je n’ai pas trouvé d’emploi dans la tech [dans le Sud]. Je me suis dit en montant ma boite que si on ne créait pas de boite tech dans le sud de la France on n’aurait jamais de boite tech dans le sud de la France. Alors qui fait bon, on a du soleil, on a la plage. On est un territoire incroyable. (rire)
Je suis créateur de contenu, j’ai une chaine YouTube à côté mais au départ je suis ingénieur. L’important pour moi c’est de toujours développer des produits technologiques, résoudre des problèmes. J’essaye de rester près des nouvelles technologies pour répondre à de nouveaux usages. »
Jean Marie Alexandre est lui aussi ingénieur. Il est l’un des fondateurs de Skribi.
Pourquoi travailler avec l’IA ? L’IA conversationnel pour moi c’est un vrai changement de paradigme. A partir du moment que la conversation avec une machine est simple et fluide je peux lui dire ce que je veux, et elle comprend ce que je veux. Ça permet de démocratiser beaucoup de chose, de rendre les taches compliquées accessibles à tout le monde. Nous nous avons un produit qui peut cibler les seniors. J’arrive souvent avec mes tablettes et ils me disent « houlala c’est du numérique je n’y comprends rien », et au bout de cinq minutes ils y arrivent. Ils arrivent et conversent avec la machine pendant une heure voire une heure et demie.
Pourquoi le livre ? Parce que c’est un objet précieux, c’est un objet qui nous tient à cœur, parce que c’est un objet que l’on peut sauvegarder. Notre sujet ce sont les souvenirs. Un peu à l’image des fondateurs : je m’appelle Alexandre, et Alexandre c’est le nom d’un enfant abandonné il y’a quatre génération dans ma famille. Et ce récit c’est un oncle qui l’a écrit, l’a raconté. Ce livre je suis content de le partagé avec ma famille, avec mes filles. C’est un attachement, un lien.
Pensez vous que la numérisation du livre va venir concurrencer le livre papier ? Elle le fait déjà. Je travaille beaucoup dans le l’IA mais je reste attaché au format papier. Je veux que cela reste dans l’environnement de mes filles. Les liseuses c’est génial pour les gens qui voyagent, mais dans le cas de l’éducatif je trouve qu’on ne fait plus la différence entre un livre et l’écran. Il y’a moins cette notion de temps passé à lire. En tout cas je défends le livre papier, parce que ça reste un objet qu’on transmet.
Un évènement hautement politique
Pourtant des dynamiques beaucoup moins bons enfants avaient eu cours durant cette édition de la VivaTech. La venue d’Emanuelle Macron auprès de Jensen Huang, président de Nvidia, Maurice Levy, président de Publicis et Arthur Mensch de Mistral AI, des mastodontes de la Tech européenne et française n’avait pas été faites aux hasards. Le président s’y été affiché avant tout pour lancer un message à ces homologues étrangers tout comme européens : le futur est ici, en France et en Europe.
On retrouvait ainsi la Chine et les Etats-Unis, certes pas côte à côte, mais jamais très loin. Quant à l’Arabie Saoudite, en absence de stand nationale, trois entreprises étaient présentes pour représenter le royaume, dont Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne.
R. Prunier
ApprofonLire.fr