
Quand Léon XIV éclipse Poutine 1er et s’impose à Trump 2 !
Léon XIV, précédemment cardinal Robert-Francis Prévost, devient le 267ème souverain pontife. S’il est Américain, avec une mère d’ascendance créole louisianaise, haïtienne et espagnole, son père, certes lieutenant de vaisseau de l’US Navy, mais de parents franco-italiens, lui assure aussi une origine européenne avec un passeport péruvien, pour avoir été longtemps en poste au Pérou. Point de vue de Jean-Antoine DUPRAT sur ce choc des croyances.
Ce 8 mai 2025, alors que les Alliés, de l’Australie à la France en passant par l’Amérique, le Canada le Royaume Uni, fêtent la Victoire et la disparition du régime Nazi ; alors que le nouveau tsar, Poutine 1er, prépare sa célébration de cette même victoire le 9 mai avec, en toile de fond, une réécriture de l’Histoire à sa façon toute dictatoriale, accusant, à défaut de lui-même, les Ukrainiens, qu’il a délibérément agressés, d’être des néonazis ! Deux jours après le début du conclave des 133 cardinaux électeurs, originaires de 70 pays, réunis pour désigner le successeur du pape François – décédé le 21 avril, lundi de Pâques – à l’issue du quatrième vote, une fumée blanche monte vers les cieux romains au-dessus de la chapelle Sixtine ; Léon XIV, précédemment cardinal Robert-Francis Prévost, devient le 267ème souverain pontife.
Place Saint-Pierre, point de défilé militaire, point de tribune parsemée de dirigeants totalitaires et caudataires, qui auraient pu prendre pour devise « autocrates de tous les pays unissez-vous » ! Simplement plus de trois cent mille fidèles, rassemblés dans la joie et la ferveur, en attente de l’apparition du nouvel élu. Immédiatement les médias mondiaux diffusent la nouvelle ; elle relègue au second plan les démonstrations martiales moscovites, où, comble du contraste, l’aigle bicéphales des tsars côtoie le drapeau rouge de feu l’URSS frappé de la faucille et du marteau, ainsi que celui, estampillé d’étoiles dorées, de la toujours communiste Chine populaire !
Et le maître du Kremlin n’a pas lésiné sur les moyens afin de faire briller Moscou, la troisième Rome, aux yeux de la planète ! N’accueille-t-il pas le chef des héritiers de Mao, le prince rouge Xi Jing Ping 1er, en grande pompe, occasion de bien cirer les pompes de son suzerain ?! Si Staline – redevenu en odeur de sainteté dans la nouvelle Russie ceinte aux couleurs du très poutinien Patriarche Kirill – ironisait à Yalta, sur la puissance de l’Eglise avec sa fameuse, pour ne pas dire fumeuse, formule : « le pape combien de division » ?
Quatre-vingts ans plus tard, le nouvel évêque de l’authentique Rome auréolé d’une simplicité empathique et sympathique éclipse Vladimir Poutine 1er et ses invités ! Certes le nouveau tsar, aurait pu prendre ombrage de cet excès de lumière céleste reléguant quelque peu dans l’ombre son triomphe espéré césarien ! Mais, puisqu’il semble avoir retrouvé sa foi orthodoxe – même si elle peine à déplacer des montagnes de succès – il doit bien se résoudre à une laudative attention envers Léon XIV affirmant : « Je suis sûr que le dialogue constructif et l’interaction établis entre la Russie et le Vatican continueront de se développer sur la base des valeurs chrétiennes qui nous unissent ! » Reste à savoir ce que pense des instincts belliqueux poutinien le nouveau chef du Vatican, dont les premiers mots en italiens, mâtinés d’accent américain, adressés au 1,4 milliard de chrétiens depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre sont : « Que la paix soit avec vous tous! […] Dieu nous aime, Dieu vous aime tous. Le mal ne l’emportera pas. »
Quant au Président Américain, qui était apparu déguisé en pape – à son corps défendant assure-t-il – sur ses comptes Truth social et X, il n’hésite pas à adresser ses : «Félicitations au cardinal Robert Francis Prevost, qui vient tout juste d’être nommé pape » ; il s’enthousiaste : « C’est un tel honneur de réaliser qu’il est le premier pape américain […] Quelle excitation, quel grand honneur pour notre pays !» Il affirme « avoir hâte de rencontrer le pape Léon XIV. » Il insiste : « ce sera un moment important ! » Reste, là encore, à savoir ce que pense le nouveau chef du Vatican de ces félicitations « trumpiennes » !
S’il est Américain, avec une mère d’ascendance créole louisianaise, haïtienne et espagnole, son père, certes lieutenant de vaisseau de l’US Navy, mais de parents franco-italiens, lui assure aussi une origine européenne ; sans oublier son passeport péruvien, pour avoir été longtemps en poste au Pérou, avant d’être nommé en 2023, par son prédécesseur François, cardinal-diacre de Santa Monica publiant, à ce titre, sur son compte X, des critiques vis-à-vis du vice-président JD Vance – récemment converti au catholicisme – et du président américain, notamment au vu de leurs positions anti-immigrants. Dès lors, le golfe du Mexique, rebaptisé « d’Amérique » par Donald Trump, ne pourrait-il pas devenir aussi le « golfe Léon XIV » ?
Jean-Antoine DUPRAT pour ApprofonLire.fr