Dans son nouveau roman, l’écrivaine et cinéaste américaine détourne l’exercice du road-trip en un voyage intérieur pour mieux sonder l’intimité des femmes. Une épopée débridée idéale pour la fin d’été. Article de la presse Suisse LE TEMPS.
A partir d’une série de micro-évènements qui surviennent dans la vie de son héroïne, engoncée dans une vie bien rangée, Miranda July échafaude une épopée qui fonce à mille à l’heure. (PHOTO: © David Levenson / Getty Images)
Par Salomé Kiner, publié le 20 août 2025 pour le quotidien Suisse LE TEMPS**
«Il faut danser sa vie», prescrivait Isadora Duncan, qui a passé la sienne à éprouver ce que la liberté coûte aux femmes, et ce qu’elle leur permet: une existence en pleine conscience de ses possibles, alternant les moments d’épiphanie créatrice et d’incommunicable solitude. Le portrait de cette pionnière américaine de la danse moderne aurait sa place sur les murs de la chambre 321 de l’Excelsior, motel californien qui deviendra le foyer révolutionnaire d’A quatre pattes, le quatrième roman de Miranda July, un road-trip détourné en voyage intérieur pour mieux sonder l’intimité des femmes aux prises avec le temps qui passe, leurs désirs sexuels changeants et leurs aspirations refoulées.
A 45 ans, la narratrice mène ce qu’on pourrait appeler une vie enviable: à Los Angeles, sa maison fait baver les promoteurs immobiliers. Artiste «relativement célèbre», elle élève avec son mari, un producteur de musique, leur enfant non binaire, Sam. Quand elle n’est pas retranchée dans son atelier pour plancher sur un «projet», elle gère avec légèreté les tâches ménagères du foyer, «afin de [leur] offrir une vie saine et sans aspérités, exempte de désastres et de maladies». Une fois par semaine, elle s’adonne avec son mari à son coït épanoui, comme une parenthèse insouciante dans la longue suite de ses obligations quotidiennes.
A suivre dans le quotidien LE TEMPS
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