Le Spiil s’alarme du renoncement de Meta à contrer la désinformation sur ses réseaux sociaux au profit de notes communautaires. Une décision marquant un rapprochement avec Donald Trump et Elon Musk. Dans un contexte de prolifération des fausses informations accélérée par les plateformes numériques, le Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) souhaite réaffirmer le caractère irremplaçable des actions de vérification de l’information réalisées par des journalistes professionnels, nos adhérents, pour rapporter les faits et éclairer le jugement des citoyens.
L’agence de presse AFP, premier partenaire mondial de META, va rencontrer très prochainement ses dirigeants. Agences, journalistes et Syndicats: même combat !
Le Spiil dénonce la décision de Mark Zuckerberg, dirigeant de Meta, de mettre fin au programme de fact-checking sur ses plateformes (Instagram, Facebook et WhatsApp). Si seuls les États-Unis sont pour le moment concernés, le Spiil s’inquiète de la possible extension de cette mesure au marché européen. Celle-ci ouvrirait la voie à une diffusion débridée de la désinformation en ligne. Cette décision de Meta n’est que le dernier exemple d’une longue série témoignant d’un climat de plus en plus défavorable aux médias d’information sur les plateformes.
Dans un contexte de prolifération des fausses informations accélérée par les plateformes numériques, le Spiil souhaite réaffirmer le caractère irremplaçable des actions de vérification de l’information réalisées par des journalistes professionnels pour rapporter les faits et éclairer le jugement des citoyens. Dès lors, la volonté de Meta de mettre fin à sa coopération avec un réseau de 90 organisations certifiées apparaît dictée avant tout par des considérations idéologiques. L’assimilation par Mark Zuckerberg du fact-checking à une opération de censure témoigne d’un glissement préoccupant vers une rhétorique généralisée contre les informations fiables, illustrée à de nombreuses reprises par le PDG de X, Elon Musk, et attisée par des dirigeants de mouvements populistes à travers le monde.
Un signal très alarmant
À quelques jours de l’investiture de Donald Trump à la présidence des États-Unis, l’annonce de Mark Zuckerberg envoie un signal plus qu’inquiétant pour le pluralisme et la liberté de l’information en ligne. Initialement pensées comme des espaces dans lesquels le débat et la contradiction pourraient s’exprimer pleinement, les plateformes sont en passe de devenir un espace de non-droit, des lieux où la désinformation pourra proliférer sans limites et où les producteurs d’informations sourcées et vérifiées seront à armes inégales face aux propagandistes usant de tous les moyens, notamment l’IA, pour influer, mentir, tromper les utilisateurs et les utilisatrices de ces plateformes.
Faisons respecter le Digital Services Act
Pour éviter que cette situation ne se propage en Europe, il est indispensable que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et fassent appliquer avec détermination le Digital Services Act, entré en vigueur le 17 février 2024. Celui-ci prévoit, entre autres, la lutte contre la désinformation au travers l’adhésion des plateformes à un code de conduite européen, sous peine d’une sanction pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial du groupe.
Osons débrancher les réseaux qui s’affranchiraient des règles démocratiques
En cas de manipulation manifeste des réseaux sociaux à des fins de propagande par leurs opérateurs, le Spiil appelle les États et l’Union européenne à avoir le courage de suspendre leur activité. Le Brésil a montré la voie en suspendant X pendant plusieurs semaines en 2024, pour non-respect des réquisitions judiciaires liées à la lutte contre la désinformation. La Roumanie a dû annuler des élections du fait de manipulations sur TikTok. Les plateformes numériques, devenues centrales dans l’information des citoyens, ne peuvent pas s’exonérer des devoirs qui en découlent.
Source: le SPIIL
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